La
vieille église de Saint-Loup du XIIème
siècle fut reconstruite au XIVème
siècle et voici ce que la Tradition locale a
conservé à ce sujet : Un architecte nommé
Breuillard revenait de
Conflans-sur-Lanterne. C'était la nuit et
les routes n'étaient pas sûres. L'homme se
hâtait et il lui restait une petite heure à
marcher quand il fut attaqué par une bande
de brigands. Ceux-ci étaient nombreux et
décidés, et l'architecte se crut perdu.
Alors, dans sa détresse, il invoqua le ciel
et promit de reconstruire la vieille église
de Saint-Loup assez vétuste et chargée
d'ans, s'il se sortait indemne de cette
mauvaise affaire. A peine le vœu fut-il
prononcé que les coupe-jarrets détalèrent
aussi vite que si le diable se fut lancé à
leurs trousses. Breuillard était sauvé et il
ne tarda pas à tenir sa promesse. Il
construisit à ses frais le chœur de la
nouvelle église et il participa également de
ses deniers à la construction de la nef et
du clocher. Les villageois reconnaissants
lui sculptèrent une statuette qu'ils
placèrent au frontispice de la nouvelle
église. Cette statuette serait enfermée dans
le tombeau d'autel de l'église actuelle.
Une curieuse tradition est attachée en
Bourgogne et en Franche-Comté aux chapelles
et églises dédiées à Saint-Loup. Lorsqu'un
enfant est peureux, il faut lui mettre une
main dans la gueule d'un loup, ceci afin
d'exorciser sa peur. Ce n'est pas chose
facile en vérité, et même si on a un loup
sous la main, la pauvre bête n'accepterait
peut-être pas de prendre une main dans sa
gueule, à cause de la contagion sans doute
?... Alors pour plus de commodité, on porte
l'enfant dans une chapelle dédiée au saint
et là on invoque celui-ci pour la guérison.
Une autre tradition encore plus ancienne
concerne Saint-Loup. Le jour de sa fête, le
29 juillet, avant le lever du soleil, on
faisait un gâteau appelé gâteau triangulaire
de Saint-Loup. Il était composé de pure
farine de froment, de seigle et d'orge,
pétrie avec trois œufs et trois cuillerées
de sel, et moulé dans un plat de forme
triangulaire. On le donnait par aumône au
premier pauvre que l'on rencontrait pour
rompre les maléfices.
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