LE MARCHE DE SAINT
LOUP SUR SEMOUSE
Le Marche de Saint-Loup
fixé au lundi matin, depuis la fin du siècle
dernier a toujours été un événement marquant
dans la vie de la Cité. En 1840 le marché
existait déjà et avait lieu aux anciennes
Halles - emplacement actuel de 'l'Ecole
Maternelle du Centre.
Aux Usines Réunies, au
début du XX° siècle les ouvriers aux pièces
et particulièrement les sculpteurs ne
travaillaient pas le lundi et "faisaient le
marché''. On se promenait sur les places, on
fréquentait les cafés (4 fois plus nombreux
qu'aujourd'hui) on y buvait la "gnôle", on
chantait, on dansait au Trianon.
Certains prolongeaient la
fête l'après-midi, mais le travail n'en
souffrait pas car on mettait les bouchées
doubles jusqu'au samedi pour rattraper le
temps perdu ! .
C'est probablement cet
attrait pour le marché du lundi qui fit
choisir ce jour de congé hebdomadaire aux
Usines Réunies, au lieu du Samedi
généralement retenu quand vint "la semaine
anglaise".
Aujourd'hui le marché est
toujours très fréquenté. Tout bon Lupéen se
doit d'aller y "faire un tour" chaque lundi.
Souhaitons que cela dure
encore longtemps, car un marché qui meurt
n'est pas signe de bonne santé pour la
Cité!!!
GROSJEAN Michel.
(bulletin municipal 1984)
Un règlement de police
trouvé dans les archives communales, nous
permet d'avoir un aperçu sur la nature et la
disposition des marchandises proposées aux
clients de l'époque.
Le marché aux oeufs et au
beurre se tenait sur la Place de l'Eglise.
On y trouvait également les marchands de
droguet (étoffe), derrière ceux-ci les
marchands de graines de jardin, de légumes,
de sabots, de clous et en dernière ligne les
bouchers.
Le parapet du grand pont
et le glacis (descente en pente douce)
servaient de points de repère.
L'actuelle Place Jean
Jaurès accueillait deux lignes de marchands
séparées par un espace borné permettant la
circulation.
En quittant le grand
pont, et en descendant le glacis, les
ménagères de l'époque rencontraient
successivement, dans un ordre bien établi,
les marchands de coton, de dentelles et de
mousselines, les drapiers, les
chaudronniers, les marchands de chaises, de
paniers, de vans et pour terminer la ligne
des potiers.
Dans la seconde ligne les
étalages regardaient les maisons. Cette
ligne était réservée aux merciers, aux
épiciers et aux libraires. Adossés aux bancs
de ces derniers, regardant la rivière, se
plaçaient les drapiers qui devaient se
retrouver en face de leurs collègues
installés au bas du glacis. Cette division
en deux sections des drapiers laisse penser
que leur nombre devait être important. Les
cordonniers terminaient la seconde ligne.
L'article 11 précise que
" chaque samedi la place devra être
débarrassée de tous les tas de bois, de
fumiers, de bouses par les soins des
particuliers ".
Le marché occupait
l'actuelle Place Léon Jacquez, sur la rive
gauche de la Semouse. Quand la place
manquait sur la rive droite, les marchands
de légumes et de choux s'installaient le
long du quai. Le marché aux cochons se
tenait en face du pont d'Avignon.
L'accès à la Halle aux
grains (actuellement le cinéma et l'école
maternelle) devait être laissé libre et le
stationnement était réglementé aux
alentours.
Les vendeurs ambulants,
qui exposaient leurs marchandises sur des
brouettes ou des charrettes ne devaient pas
stationner entre les lignes prévues mais
devaient se placer sur la ligne désignée
pour leur espèce de marchandise.
Depuis le marché a bien
changé, mais il se tient toujours le long
des rives de la Semouse qui constituent un
cadre naturel du plus joli effet.
Michel Leroy
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