"Passionné par la
recherche d'éventuels « trésors », Olivier
sonde depuis de nombreuses années les
terrains du secteur, muni de sa « poêle à
frire », nom commun du détecteur de métaux.
Au début de l'année,
promenant son engin à la surface d'un pré,
la sonnerie tant espérée se déclencha sur
une distance de plusieurs dizaines de mètres
carrés.
Creusant le sol, le
chercheur découvrit plus de 541 pièces de
différentes monnaies. Les pièces en cuivre,
trempées dans un bain d'argent (procédé dit
« saucé » ), datent de la fin du XVIe et du
début du XVIIe siècles, et sont à l'effigie
de Charles-Quint, Henri IV.
La plus ancienne de ces
pièces fut frappée en 1547.
Un peu plus récentes,
celles de 1613 émanent de Besançon, de Dole,
de Lorraine.
Le « trésor » était
contenu dans un pot en terre, brisé par les
socs des charrues puis éparpillé à 60 cm de
profondeur au fil des sillons. Les pièces
avaient l'aspect verdâtre de l'oxydation
après un long séjour dans le sol.
Cette trouvaille est tout
à fait exceptionnelle à Saint-Loup.
L'heureux chercheur a,
selon la loi, signalé l'événement au maire
de la commune ainsi qu'à la Direction
régionale des affaires culturelles (DRAC) où
le trésor numismatique a été confié pour
étude."
Après avoir été nettoyé,
examiné et inventorié le trésor a été exposé
au musée Georges Garret de Vesoul du 12
décembre 2003 au 5 décembre 2004 dans le
cadre d'une exposition Sonnants et
trébuchants Trésors monétaires de la
Haute-Saône. Deux pages de l'ouvrage édité à
cette occasion sont consacrées au trésor de
Saint Loup. La majorité de ces pièces sont
des carolus de Besançon,
des carolus de
Dole ou
de Lorraine
le reste étant constitué
de blancs de Besançon
et une seule pièce d'un
sol venait de la Savoie alors italienne.
La pièce la plus
ancienne date de 1541, la plus récente de
1622.
Après étude, il s'est avéré que les monnaies
sont en billon ( alliage de cuivre et
d'argent ) et non en saucé comme le dit
l'article du journal .
Les historiens situent la
période d'abandon du trésor fin 1622, début
1623.
Les éclats de poterie voisins du
trésor devaient lui servir de contenant.
Nathalie Bonvalot et Yves Jeannin écrivent
que "ce trésor est évidemment en relation
avec le chemin voisin." Appelée selon les
époques et les cartes, Rue Romaine, Route
des Granges, Route du Ruisseau, route de
Saint Loup à Bains, route de Luxeuil à
Mirecourt, Route de Luxeuil à Epinal par
Bains cette petite route était autrefois un
axe important de circulation entre la
Lorraine et la Bourgogne.
A la lumière de ces
faits, chacun peut laisser vaquer son
imagination pour trouver les raisons de la
présence de ce trésor dans notre ville et
l'usage auquel son propriétaire le
destinait…
Les passionnés de
numismatique consulteront
ce site.