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de Saint Loup> L'usine Walser |
Un passé proche: L'usine
Walser |
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Une affaire
de famille
Quand fut démolie, il y a
quelques années, la haute cheminée de
briques des usines Walser, bien des
Lupéens suivirent l'opération avec
intérêt et émotion. Avec cet édifice,
c'était tout un Dan du passé de la ville
qui disparaissait. Les bâtiments
annexes, la grosse maison située de
l'autre côté du bras de la Semouse
faisaient place à d'autres
constructions. Mademoiselle Françoise
Calland dont la famille maternelle était
à l'origine de l'activité de ce petit
coin de Saint-Loup, et ce sur plusieurs
générations, ressentit bien sûr plus
vivement encore la transformation du
site. Dans la maison disparue, son
arrière-arrière grand-mère Mathilde
avait vu le jour en 1842 ainsi que huit
autres membres de la famille, jusqu'à sa
soeur Régine en 1921. Elle-même naquit
deux ans plus tard à Gisors. Devant la
"Villa des Glycines", la future
perception, elle évoque l'histoire de
l'usine Walser. |
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Ferdinand Walser et
Mathilde Walser |
Les années actives
Mon
trisaïeul Auguste Poirot, né en 1800,
arrive à Saint-Loup en 1802, avec ses
parents qui viennent d'acheter le moulin
actionné par l'eau de la Semouse. Ce
moulin va d'ailleurs fonctionner jusqu'à
la guerre de 1870. La défaite ayant
fermé les marchés alsaciens et lorrains,
l'activité du moulin s'arrête, une
chaiserie s'installe sous l'impulsion de
Ferdinand. Auguste Poirot ayant épousé
une Lupéenne, Louise Breney, a eu deux
enfants : Mathilde en 1842 et Auguste en
1844, tué à la défense de Belfort en
1870. En septembre 1869, Mathilde épouse
Ferdinand Walser (1841-1927), fils de
François Walser, entrepreneur de travaux
publics à Montbéliard, venu de Bludenz,
dans le Vorarlberg. Les époux Walser ont
trois enfants : Louise (1874), Reine
(1876), et Paul (1878).
Ferdinand ayant fait appel, pour diriger l'usine à
Jean-Baptiste Pernet (1854-1918),
d'Arc-et-Senans, celui-ci donne une
nouvelle orientation à la fabrique en
embauchant des sculpteurs et des
ébénistes du Faubourg Saint-Antoine à
Paris et on se met à produire des
meubles. Jusqu'en 1914, ce sera la
période la plus productive de l'usine
qui emploiera jusqu'à 52 sculpteurs.
Jean-Baptiste s'occupe de la vente, il
fait 37 fois le tour de France, va
jusqu'en Algérie et en Tunisie. Son
beau-frère Paul, dirige la fabrication.
Jean-Baptiste Pernet épouse en 1890,
Louise Walser, qui n'a que 16 ans. Elle
va lui donner trois enfants : Robert
(1891), Reine (1894-1989) et Colette
(1908) vivant actuellement à Nice. Quand
Paul Walser épouse à son tour une
Jusséenne, Jeanne Michel, en 1902, la
famille lui fait construire une vaste
maison d'habitation, dont la façade
s'ornera plus tard de superbes glycines,
comprenant au rez-de-chaussée un magasin
d'exposition et derrière un hall de
vente. Vers les années 1919-1920, Louise
Walser, épouse Pernet, achète la "Villa
des Pervenches", dont la tour avait été
ajoutée au premier corps de bâtiment en
1886. Louise complétera l'ensemble par
une aile. Elle prendra aussi, avec son
frère Paul, vers 1925, l'initiative de
la construction des Cités Walser, route
de la Viotte, rachetées plus tard par la
filature. |
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1875-1880 Entre le pont d'Avignon et la
villa des pervenches, le trou des
chevaux. Où est donc passé le calvaire? |
Une
Lupéenne de coeur
Mademoiselle Françoise
Calland est la petite-fille de Louise
Walser, née de Reine, mariée en 1919 à
Albert Calland, entrepreneur de broderie
travaillant à Saint-Loup, au 2, Avenue
de Confions (l'actuel cabinet médical),
avec deux de ses sœurs, Louise et
Denise. Le couple quittera Saint-Loup
pour créer à Paris une affaire de sacs
perlés, puis achètera une société de
transports à Gisors, où naîtra
Françoise, leur deuxième fille.
L'usine Walser ne
reprendra pas ses activités après la
deuxième guerre mondiale. Peut-on dire
que c'est une belle histoire, qui finit
mal ? Merci en tout cas à Mademoiselle
Calland de nous l'avoir contée avec une
verve et une mémoire tout à l'honneur de
la famille Walser.
Propos et documents de
Mademoiselle Calland, recueillis par
Nicole Mariey Bulletin municipal 1993 |
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1875-1880 Les draps sèchent sur le pont
d'Avignon. Les quais sont là mais sans
leurs platanes. Tout à gauche l'actuel
café Akrim |
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