Réunion sécurité à Saint-Loup
Lundi 27 juin 2005 à 16h30-mairie de
Saint-Loup
Discours d'André Rouiller
Monsieur le Préfet
Monsieur le Député,
Monsieur le Sous-préfet,
Monsieur le Procureur de la République,
Madame le Juge d'Instruction
Monsieur le conseiller général
Madame la Présidente de la communauté de
communes,
Monsieur le maire, cher collègue,
Mesdames et messieurs les élus
municipaux, chers collègues,
Messieurs les représentants de la
Gendarmerie Nationale et notamment
monsieur le colonel du
groupement de Haute-Saône et monsieur le
capitaine de la circonscription de
gendarmerie
Messieurs les représentants de la Police
Nationale
Messieurs les représentants des
pompiers, et notamment monsieur le
colonel, directeur du SDIS
Mesdames et messieurs les représentants
des partenaires économiques,
institutionnels etassociatifs,
Mesdames, messieurs,
Au nom du conseil municipal et des
lupéens, je vous souhaite la bienvenue
et vous remercie de votre
présence à cette réunion importante.
C'est toujours un honneur et un plaisir
de vous recevoir dans notre commune.
J'aurais vraiment préféré que ce fût
dans d'autres circonstances, mais la
réalité est plus forte.
L'heure est grave, pour ne pas dire,
très grave.
Pour autant j'estime que mon propos ne
sera pas dramatisant.
Il sera seulement dramatique, car la
situation l'est.
Je peux la résumer en quelques phrases :
Aujourd'hui Saint-Loup a peur,
Saint-Loup est en insécurité
Bref, Saint-Loup attend et demande que
l'ordre républicain soit rétabli
rapidement et fortement.
Ce soir, je me fais l'écho de cette peur
populaire.
D'abord en tant que maire qui sillonne
la commune quotidiennement et aussi en
tant que simple citoyen.
Je constate ainsi deux événements
complémentaires :
-
D'abord, et depuis plusieurs mois, une
dégradation de la situation et du climat
général.
-
Ensuite, des faits de délinquance, pour
ne pas dire de criminalité, qui se
multiplient, qui deviennent de plus en
plus graves et de plus en plus
fréquents.
Nous avons ainsi touché un niveau jamais
atteint dans la nuit de mardi à mercredi
dernier avec l'incendie volontaire du
garage municipal et les dégâts qui en
ont résultés.
Cet acte criminel, sans doute ciblé
contre la Police municipale, envers qui
je renouvelle tout mon soutien et mon
estime, aurait pu tourner au drame si le
feu s'était propagé aux autres
bâtiments.
Cet acte lâche vient quelques jours
après un nouveau cambriolage chez un
particulier de Saint-Loup, à qui des
fusils de chasse ont été dérobés.
J'espère que ces armes ne serviront pas
pour un prochain casse
Monsieur le Préfet, depuis quelques
semaines, nous frisons la catastrophe,
II n'est pas possible de laisser faire
et de risquer un drame de moins en moins
hypothétique.
J'évoque les derniers événements
survenus, mais je pourrais donner de
nombreux autres exemples : les vols
divers, les cambriolages répétés, les
dégradations des bâtiments et biens
publics les voitures qui brûlent, les
rodéos, les caillassages des véhicules
de gendarmerie et de pompiers, les
agressions verbales qui se
multiplient...
Dernier exemple en date, dans la nuit de
samedi à dimanche, deux véhicules ont
été volés et un retrouvé carbonisé juste
devant la gendarmerie. Peut-être un
nouveau symbole de provocation...
Je ne veux sombrer dans la psychose.
Saint-Loup n'est pas Chicago, le Bronx
ou la banlieue parisienne et j'entends
garder la tête froide.
Mais, par rapport à notre Ville, à ses
4400 Habitants et à la taille de la
Haute-Saône, ce qui se passe
actuellement est intolérable et
inacceptable.
Alors, dans ce schéma, que l'on ne me
parle plus de « sentiment d'insécurité
qui diminue globalement» ou de «
statistiques qui baissent par rapport à
l'année dernière ».
Je vous le dis, j'ai de plus en plus de
mal à croire à ces éléments théoriques,
à ces chiffres qui me paraissent pour le
moins découplage la réalité
Ces documents ne résistent pas à la
constatation que les lupéens vivent jour
après jour. J'ai déjà eu l'occasion de
le dire, je le réaffirme à nouveau cet
après midi.
Au-delà des chiffres qui disent que «
tout va bien » ou plutôt que « cela ne
va pas si mal » ou encore « cela
pourrait être pire », j'oppose un
démenti formel et un constat différent
qui s'appelle violence, angoisse et
peur.
Une vraie peur qui ne cesse d'augmenter.
Tout cela repose sur des actes réels, et
non pas sur des phantasmes.
Ces actes deviennent de plus en plus
graves et de plus en plus fréquents.
Ces actes font que les personnes âgées
n'osent plus sortir aujourd'hui de chez
elles.
Ces actes renforcent un climat déjà très
lourd sur la ville et qui me font
craindre une étincelle qui ferait tout
dégénérer...
Bref, une peur légitime qui fait que les
lupéens m'interpellent quotidiennement
pour me demander un retour à la
tranquillité et à la sécurité, pour me
demander des résultats, des comptes même
parfois.
Or, je ne suis ni la Police, ni la
Justice.
Alors, en tant qu'élus, nous espérons
tous des décisions concrètes, car nous
partageons cette angoisse et ce ras le
bol général.
Monsieur le Préfet, je sais que vous
avez conscience de la gravité de la
situation, que des actions ont
déjà été conduites et doivent se
poursuivre.
Sachez que nous vous soutenons et nous
vous demandons d'agir avec encore plus
de vigueur et d'intensité.
Nous formulons ainsi officiellement des
demandes :
Nous souhaitons, en priorité, un
renforcement rapide des effectifs de
gendarmerie et plus de présence visible
car les lupéens ont besoin de se sentir
rassurés.
Il faut également que les « fauteurs de
troubles » soient poursuivis, arrêtés et
condamnés avec sévérité.
Je pense en particulier à l'économie
souterraine, au trafic de stupéfiants et
aux incivilités de toutes sortes.
C'est une question de politique pénale
et d'application de la loi.
Nous attendons aussi que les quelques
voyous peu nombreux, mais activistes,
tous bien connus, et qui entraînent les
autres, retournent en prison et soient
éloignés de la Ville après leur
libération.
Pour conclure, monsieur le Préfet, je
pense que ce retour à cette sécurité est
d'abord de la compétence de l'Etat.
Mais à cette répression nécessaire, il
faut aussi associer la prévention qui
constitue, pour moi et toute mon équipe,
deux piliers indissociables de la
politique de sécurité L'un ne fonctionne
pas sans l'autre.
Et nous nous y employons.
La ville agit au mieux de ses
possibilités :
-
Elle a d'abord créé la Police
Municipale, dont les 2 agents ne peuvent
tout faire, et qui travaillent sur le
terrain en lien avec les partenaires.
-
Elle accueille aussi régulièrement des
TIG au sein des services, et ce n'est
pas toujours simple...,
-
La commune attribue des financements
importants aux structures
socioéducatives et sportives pour
développer des actions de lien social.
Les Francas, L'AML et le Sporting ici
présents peuvent en témoigner.
-
Elle répare dès qu'elle le peut, les
nombreuses dégradations et le vandalisme
que les biens publics subissent
régulièrement, je pense notamment à
l'éclairage public.
-
Elle met également en place elle-même
des actions d'accompagnement et de
politique de la Ville comme les AEPS ou
les Tickets Sports.
Certains estimeront que ce n'est pas
suffisant, mais nous ne pouvons guère
aller plus loin.
Un dernier mot :
C'est un appel solennel que je lance à
l'Etat de Droit cet après midi.
Il faut rétablir le calme et la sérénité
au plus vite, la cohésion sociale est en
danger.
Dans ce combat, vous pouvez compter sur
notre aide, nous comptons, pour notre
part sur votre action.
Je vous remercie de votre attention
Monsieur le Préfet, je vous donne la
parole.
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