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La sécurité>Réunion du 27 juin 2005 |
Réunion sur la sécurité à Saint Loup
Lundi 27 juin 2005 à 17h- Salle du
conseil municipal
Participaient à la réunion :
- Hervé Masurel,
Préfet de Haute-Saône
- Jacques
Destouches, Sous Préfet de Lure
- Michel Raison,
Député de Haute-Saône
- André Rouiller,
maire de Saint Loup
- Thierry Mangel,
adjoint au maire de Saint Loup
- Evelyne Valot,
adjointe au maire de Saint Loup
- Maud Boggio,
adjointe au maire de Saint Loup
- Jean-François
Azou, adjoint au maire de Saint Loup
- Katia Daval,
adjointe au maire de Saint Loup
- Claude Grosjean,
Conseiller général du canton de
Saint Loup
- Marie-Odile
Hagemann, Présidente de la
Communauté de Communes du Val de
Semouse
- Angel Damioli,
maire de Corbenay, vice-président de
la CCVS
- Jean Martin
Jeagle, Procureur de la République
près ie TGl de Lure
- MB Régnier, Juge
d'Instruction/Juge de l'Application
des Peines près le TGl de Lure
- Pierre Raffaitin,
coione! de gendarmerie, commandant
du groupement de Haute-Saône
- Jean-Pierre
Digrégorio, capitaine de
gendarmerie, commandant de
circonscription
- Jean-François
Main, adjudant de gendarmerie,
commandant COB de Saint Loup
- Fabrice
Tailhardat, colone! des pompiers,
directeur du SOIS de Haute Saône
- Eric Jarrot, SDIS
de Haute Saône
- Franck Bel, SDIS
de Haute Saône
- Fabien Bedleg,
Direction Départementale des RG
- Roland Causeret,
Direction Départementale des RG
- Gérard Galmiche,
Président Sporting Club Lupéen
- Jean Baptiste
Lavai, directeur des Francas de
Saint Loup
- Renaud Hummel,
directeur AML centre Socio culture!
- Jeannette Demesse,
conseil administration AML, centre
socio culturel
- Jean Luc Couvai,
Association des commerçants de Saint
Loup
- Claude Cantore,
Association des commerçants de Saint
Loup
- Erclu Turgut,
Association des commerçants de Saint
Loup
- Marie-France
Vannesson, Association des
commerçants de Saint Loup
- Marie-Christine
Le Roux, boulangère
- Myriam Derlin,
Bar PMU la Brasserie
- Ghyslain Jouvel,
Bar Central
- Serge Lagrange,
assurances AGF
- Mohamed Belhaj,
président de l'amicale des marocains
de Saint Loup
- Abdelrrazak
Dorafi, directeur d'AAMI70
- Christian
Portigliatti, DGS, ville de Saint
Loup
- Patrick
Beliefleur, gardien principal de
police, ville de Saint Loup
- Loic Laborie,
attaché parlementaire de Miche!
Raison
Le maire,
André Rouiller accueille les
participants et les remercient de leur
présence, li fait part de sa vision de
la situation.
Se
faisant l'écho de la population et du
conseil municipal, il condamne avec
force les derniers événements et affirme
que Saint Loup attend et demande que
l'ordre républicain soit rétabli
rapidement et fortement.
En tant
que maire qui sillonne la commune
quotidiennement, il constate deux
réalités : d'abord une dégradation de la
situation et du climat général, ensuite
des faits de délinquance, pour ne pas
dire de criminalité, qui se multiplient,
qui deviennent de plus en plus graves et
de plus en plus fréquents.
Il estime
que la commune a touché un niveau jamais
atteint dans la nuit de mardi à mercredi
22 juin avec l'incendie volontaire du
véhicule de la police municipale
stationné dans le garage municipal sous
le Foyer Communal.
Affirmant
que cela aurait pu tourner au drame si
le feu s'était propagé aux autres
bâtiments, il pense qu'il s'agit d'un
acte criminel, ciblé contre la Police
municipale.
A ce
sujet, il renouvelle, au nom de la
municipalité, tout son soutien et son
estime à ce service municipal et à ses 2
agents.
Pour lui,
la situation est grave, dramatique et il
n'est pas possible de laisser faire et
de risquer une catastrophe.
Pour
autant, le maire refuse de «sombrer dans
la psychose».
Selon
lui, Saint Loup n'est pas Chicago, le
Bronx ou la banlieue parisienne et il
entend «garder la tête froide».
Il
remarque néanmoins que par rapport à la
Ville, à ses 4400 habitants et à la
taille de la Haute-Saône, ce qui se
passe actuellement est intolérable et
inacceptable.
Pour lui,
tout repose sur des actes réels, et non
pas sur des phantasmes.
Il
s'interroge alors sur le décalage des
statistiques constatant une amélioration
et la réalité vécue par les lupéens qui
est un vrai sentiment de peur.
Il
affirme qu'aujourd'hui il existe de la
peur dans toute la population.
Une
réaction qui fait que les habitants
l'interpellent quotidiennement pour
demander un retour à la tranquillité et
à la sécurité, pour lui demander des
résultats, voire des comptes.
Or, il
n'est ni la Justice, ni la Police.
Se
faisant à nouveau le porte parole de la
population et des élus, il sollicite au
Préfet, pour que les actions qui ont
déjà été conduites se poursuivent avec
encore plus de vigueur et d'intensité.
En accord
avec le Député Michel Raison, il formule
officiellement 2 demandes estimant que
le retour à la sécurité est d'abord de
la compétence de l'Etat.
Il
demande en premier lieu, un renforcement
rapide des effectifs de gendarmerie et
plus de présence visible car les lupéens
ont besoin de se sentir rassurés.
Il
demande ensuite que les fauteurs de
troubles soient poursuivis, arrêtés et
condamnés avec sévérité.
Il pense
que les quelques voyous, responsables
des faits, sont peu nombreux, mais
activistes. Ils entraînent les autres.
Il attend donc que cette minorité soit
rapidement mise hors d'état de nuire.
André
Rouiller souligne également qu'à cette
nécessaire répression, il faut associer
la prévention. Cela constitue pour lui
et son équipe municipale, deux piliers
indissociables de la politique de
sécurité.
Dans ce
cadre, il, rappelle que la Ville agit au
mieux de ses possibilités et5cite de
nombreux exemples : création de la
Police Municipale, accueil régulier de
TIG au sein des services municipaux,
attribution de financements importants
aux structures socioéducatives et
sportives - Francas, l'AML ou le
Sporting - pour développer des actions
de lien social.
Il évoque
aussi la mise en place, directement par
la collectivité, d'actions
d'accompagnement et de politique de la
Ville comme les AEPS ou les Tickets
Sports.
De même,
la commune répare dès qu'elle le peut,
les nombreuses dégradations et le
vandalisme que les biens publics
subissent régulièrement, notamment
l'éclairage public.
En
conclusion, le maire appelle
solennellement l'Etat à restaurer au
plus vite la sécurité et l'ordre public
et réaffirme son soutien à toute action
de répression.
Le
préfet, Hervé Masurel remercie le maire
de ses propos et souligne que cette
réunion de travail a été. mise en place
à la double initiative du Procureur
Jean-Martin Jeagle et de lui-même.
L'objectif est multiple.
D'abord
informer les participants, acteurs de la
vie locale, sur ce qui a déjà été fait
dans le domaine de la sécurité, suite
des événements récents, et annoncer ce
qui sera bientôt fait.
Il
affirme ainsi que la progression de la
délinquance sur la commune est suivie
avec préoccupation depuis plusieurs
mois.
Pour lui,
le niveau actuel est effectivement «
inacceptable » et « intolérable » en
reprenant les termes utilisés par le
maire.
Ensuite,
la réunion doit également matérialiser
la volonté d'écoute et de concertation
avec les partenaires pour essayer de
trouver ensemble des solutions.
Dans
cette optique, le Préfet confirme la
nécessaire coordination entre la
politique de répression (qui est
effectivement le rôle premier de l'Etat)
et la politique de prévention qui est de
la compétence principale de la commune
en lien avec l'Etat, les partenaires
institutionnels et associatifs.
Pour lui,
les actes délictueux actuels,
effectivement graves, sont le fait «
d'activistes » peu nombreux.
Malgré
tout, cette réalité ne remet pas en
cause les statistiques générales qui
sont affirmées fiables. Cependant, il
admet que la délinquance constatée est
d'un type nouveau, particulier, plus
visible et agressif, ce qui explique et
justifie l'émoi de la population.
Le
Procureur Jean Martin Jeagle corrobore
la position préfectorale.
Il
déclare que le Parquet s'inquiète depuis
longtemps de la situation qui se
dégrade.
Pour
autant, concernant les souhaits de mise
en détention, il rappelle qu'il est
nécessaire de prouver effectivement les
faits avant toute décision.
Evoquant
ensuite le cas d'un individu «
notoirement connu » condamné à 8 mois de
détention ferme et n'étant pas (encore)
emprisonné, il informe l'assemblée que
l'une des dispositions de la Loi Perben
11 impose désormais que toutes les
peines d'emprisonnement < à 1 an soient
d'abord soumises à convocation du Juge
d'Application des Peines (JAP) avant
toute exécution éventuelle.
Il
s'engage, sous couvert de sa collègue
JAP, à ce que cela soit fait dans les
plus brefs délais.
Par
ailleurs, sans violer le secret de
l'instruction, puisqu'une une
information judiciaire est lancée depuis
peu, il indique qu'une personne est
actuellement en détention provisoire et
que les investigations sur le sujet
progressent rapidement.
Le
Lieutenant-Colonel Pierre Raffaitin.
commandant du groupement de gendarmerie
de Haute Saône fait part des
statistiques générales sur l'évolution
de la délinquance.
Les
statistiques notent une baisse des faits
constatés.
Le
colonel ajoute que ces chiffres peuvent
.être commentées, voire contestés, mais
que ce sont les seuls éléments objectifs
disponibles.
Il
précise toutefois qu'il convient pas de
remettre en cause l'honnêteté de ces
derniers, et a fortiori de ceux qui les
établissent.
Département de Haute-Saône pour les
faits constatés :
•
2003:-17%'
• 2004 :
- 2 %
• 5
premiers mois de 2005 : la baisse se
poursuit
Communauté de Brigades de Saint-Loup :
•
Délinquance générale : Période 1er
janvier/23 juin 2004 : 200 faits
constatés.
•
Délinquance générale : Période 1er
janvier/23 juin 2005 : 124 faits
constatés.
•
Délinquance de voie publique : Période
1er janvier/23 juin 2004 : 99 faits
constatés.
•
Délinquance de voie publique : Période
1er janvier/23 juin 2005 : 65 faits
constatés.
Ville de
Saint-Loup :
•
Délinquance générale : Période 1er
janvier/23 juin 2004 : 85 faits
constatés.
Délinquance générale : Période 1er
janvier/23 juin 2005 : 76 faits
constatés.
•
Délinquance de voie publique : Période
1er janvier/23 juin 2004 : 57 faits
constatés.
•
Délinquance de voie publique : Période
1er janvier/23 juin 2005 : 40 faits
constatés.
Il ajoute
que les effectifs de la COB de Saint
Loup sont au complet (soit 23
gendarmes.).
Ce nombre
étant d'ailleurs > au ratio national
habituel ,1 gendarme pour 1000
habitants.
Les
effectifs départementaux étant de 413.
Concernant les demandes de renforts, il
signale que c'est d'abord une question
de moyens disponibles et notamment au
niveau national
Ainsi
s'il disposait du double d'effectifs, il
mettrait bien volontiers plus de
gendarmes à disposition de la communauté
de brigades de Saint Loup.
Le
colonel annonce ensuite les directives
d'urgence prises depuis le 22 juin (dès
le lendemain de l'incendie) pour
restaurer la sérénité et le calme
sachant que ces mesures se prolongeront
aussi longtemps que nécessaire :
1.
Renforcement de la présence et de la
surveillance de la Gendarmerie sur la
commune, avec le soutien ponctuel d'un
escadron de gendarmes mobiles.
2.
Passage régulier sur la commune et les
alentours d'un véhicule banalisé,
notamment la nuit.
3.
Constitution d'un groupe de travail
spécifique de gendarmes sur la situation
locale avec la volonté d'aboutir
rapidement à des résultats tangibles.
Thierry
Mangel et Maud Boggïo, adjoints au
maire, font part de leur forte
inquiétude du fait de la grande
différence entre les chiffres
statistiques (qui annoncent des baisses
régulières de la délinquance) et les
faits dont ils ont connaissance (qui
montrent très clairement une
augmentation).
Ils
ajoutent qu'ils ne remettent pas du tout
en cause l'honnêteté, ou le travail de
la gendarmerie, mais s'interrogent et
s'inquiètent de l'écart.
Diverses
explications sont alors évoquées : II
s'agit peut être d'une question de
mauvaise information, notamment des
personnes âgées, sur les modalités de
dépôt de plainte ; de la non
comptabilisation des plaintes déposées
en « main courante » ; de la peur des
victimes des représailles éventuelles,
du découragement des victimes face à la
criminalité ou encore des d'autres faits
inexpliqués.
Ils
soulignent aussi que c'est aussi peut
être une question de moyens insuffisants
de la Gendarmerie pour enregistrer les
plaintes.
Le
colonel Pierre Raffaitin indique alors
que la procédure de la « main courante »
n'existe pas dans la Gendarmerie, c'est
un procédé propre à la Police Nationale.
En
revanche, d'autres procédés permettent
la prise en compte de tous les faits
signalés, ce qui est le cas
(renseignement administratif ou
judiciaire).
Il
affirme, par ailleurs que toute demande
de plainte est traitée et enregistrée.
Pour
conclure sur le sujet Hervé Masurel
demande aux participants, et notamment
aux élus de bien vouloir l'informer
immédiatement (ou monsieur le Procureur)
s'ils avaient connaissance d'un refus de
prise de • plainte des forces de
l'ordre.
L'adjudant Jean-François Main,
responsable de la Communauté de Brigades
de Saint Loup affirme que ses services
sont au service de la sécurité des
habitants, et qu'il est prêt à se rendre
personnellement chez les victimes pour
enregistrer les éventuelles plaintes.
Jean Luc
Couvai, président de l'Association des
commerçants évoque son ras le bol de la
situation et la dégradation du climat.
Il cite
en exemple, le cas déjeunes enfants qui
sont encore dans la rue après 22h, les
incivilités qui augmentent, l'absence
des parents et la faillite d'une
certaine forme d'éducation.
Claude
Cantore, membre de l'Association des
commerçants regrette, pour sa part, les
nombreux tags présents sur la Ville et
propose que des caméras soient
installées sur les axes sensibles, ce
qui permettrait de démasquer les
délinquants et les taggeurs.
Il
s'émeut également des contrôles de
vitesse réalisés par les véhicules
banalisés de la Gendarmerie et souhaite
que les moyens affectés à la
surveillance routière soient plutôt
affectés à la sécurité générale.
Marie-France Vannesson, membre de
l'Association des commerçants de Saint
Loup et Marie-Christine Le Roux,
boulangère font état de leurs
impressions et soulignent également
leurs inquiétudes quant à la dégradation
du climat ambiant sur la commune, mais
n'entendent pas « baisser les bras ».
Hervé
Masurel, à l'instar de Pierre Raffaitin,
répond d'abord que la politique de
sécurité routière est une priorité
gouvernementale, légitime, et qu'elle
sera poursuivie.
De même,
sur les problèmes « éducatifs », il
affirme qu'il ne peut être question pour
la Gendarmerie de tout régler. Son
travail est d'abord le maintien de
l'ordre et de la sécurité.
Bon
nombre de faits cités en exemple, si
regrettables soient-ils, dépendent
prioritairement d'autres instances comme
la cellule parentale, les éducateurs ou
de la prévention en général, et non pas
des forces de l'ordre.
Jean-François Azou, adjoint au maire
fait alors part de sa forte
préoccupation.
Les
événements récents risquent de
stigmatiser la communauté étrangère et
notamment marocaine. Il perçoit ainsi
des signaux inquiétants. Pour lui, II ne
faut pas tomber dans le piège de
l'amalgame.
Il
rappelle que les relations entre les
communautés ont toujours été
excellentes, il faut faire en sorte que
cela perdure.
Pour lui,
cette constatation est un danger nouveau
et grave. Il tient à ce que les
partenaires en aient conscience et
agissent en conséquence.
Abdelrazak Dorafi, directeur d'AAMl 70,
acquiesce, remercie Jean-François Azou
de ses propos et souligne que la
communauté marocaine souffre aussi
beaucoup de la situation. Elle est
victime au même titre que les autres.
Il évoque
également diverses pistes et réflexions
pour l'avenir:
Concernant les dépôts de plaintes, il
serait nécessaire de lancer un travail
d'éducation et de citoyenneté auprès de
tous et notamment auprès des communautés
étrangères.
Concernant le risque de stigmatisation
de la communauté, il indique que la
race, la couleur du délinquant n'a pas
d'importance au départ.
II
faudrait en premier lieu, essayer de
prévenir et si le travail de prévention
ou de réinsertion ne fonctionne pas, il
faudra sévir sans état d'âme.
Il
s'interroge aussi sur le travail à
réaliser en direction des parents qui
sont souvent dépassés et désemparés par
la violence des plus jeunes.
Il
propose que cette action de mobilisation
se réalise dans le cadre de la
redéfinition de la politique « jeune »
sur Saint Loup.
Il
s'inquiète enfin sur le devenir du tissu
associatif lupéen qu'il considère « en
danger » et « fragilisé ». Pour lui, il
est vital de le soutenir si l'on
souhaite retrouver une situation plus
sereine.
Gérard
Galmiche, Président du Sporting Club
Lupéen, demande alors de l'aide pour son
club de football et affirme qu'il « aime
» Saint-Loup.
Il refuse
le terme de communautés. Pour lui, tous
les habitants sont des lupéens sans
distinction. Il souligne que son
association regroupe 200 licenciés et
qu'il a besoin des parents pour encadrer
les équipes. Il a fait plusieurs appels
et n'a pas obtenu de réponse. Il le
regrette profondement.
Mohamed
Belhadj, président de l'amicale des
marocains de Saint Loup, indique, en
tant que représentant de la communauté
marocaine, sa fierté d'être lupéen
depuis les années 60.
Il
souligne qu'il a effectivement des
craintes sur l'intégration de certains
jeunes et que le dialogue n'est pas
toujours simple avec les parents.
Il
affirme la volonté des « anciens » de
vivre en paix et en harmonie dans la
cité avec tous et souligne que depuis le
début du mois, il est venu participer à
4 réunions en mairie.
Il se
déclare toujours disponible pour
travailler avec les partenaires.
Répondant
à Gérard Galmiche, il s'engage à
solliciter à nouveau les familles pour
trouver des
accompagnants pour les équipes de
jeunes.
Patrick
Bellefleur, responsable de police
municipale de Saint Loup, fait part de
son expérience de «terrain» concernant
les raisons de non dépôt de plainte sur
la commune.
Du fait
de la taille de la commune et que la
plupart des personnes se connaissent et
se côtoient, bon
d'habitants ne portent pas toujours
plainte malgré de nombreuses infractions
subies.
Plusieurs
raisons sont avancées : Une certaine
méconnaissance des règles légales, le
découragement, la conviction que cela ne
servira à rien (pas de remboursement
d'assurances), ou encore la peur des
représailles.
Cette
dernière raison étant très fréquemment
mis en exergue par les habitants.
A l'appui
du propos de Patrick Bellefleur, le
colonel Fabrice Tailhardat, directeur du
SOIS, indique que les corps des Sapeurs
Pompiers n'a pas porté plainte pour deux
raisons quand le véhicule des pompiers a
été «caillassée» lors de l'intervention
pour le feu chez Mme Fricker, rue Victor
Hugo.
D'une
part, pour ne pas mettre en danger les
pompiers volontaires qui sont tous
originaires de Saint Loup, d'autre part
car il n'a été constaté « qu'un » seul
impact de pierre sur le véhicule.
Pour
autant, il signale tout de même la forte
tension qui existait pendant
l'intervention, les pompiers et le maire
étant entourés d'environ 200 personnes
passablement énervées.
Concernant les statistiques de véhicules
brûlées, il est également annoncé, une
nette détérioration sur Saint Loup.
Ainsi,
dans les 6 premiers mois de 2005, 12
feux de véhicules ont été traités par
les pompiers alors que seulement 10
l'avaient été sur les 3 années
précédents : 2002/2003/2004.
Pierre
Raffaitin renouvelle alors sa
proposition d'auditionner les plaignants
dans un autre lieu que la Gendarmerie,
si cela permet de surmonter les craintes
et d'avoir une image statistiques plus
conformes aux perceptions.
Par
ailleurs répondant, à une remarque de
Thierry Mangel sur le délai
d'intervention des patrouilles après
appel, il souligne que la durée moyenne
est située entre 15 et 20 minutes.
Lors de
l'incendie, le délai d'arrivée a été de
35 minutes, compte tenu que la
patrouille de permanence intervenait
également sur une overdose.
A
l'inverse, des exemples sont cités avec
un délai d'arrivée des gendarmes
inférieur à 5 minutes.
Répondant
à l'interrogation de Claude Cantore,
Pierre Raffaitin souligne également que
la loi sur les tags distingue ceux
effectués sur les édifices publics (qui
sont du domaine délictuei) et les tags
effectués sur le domaine privé (qui sont
du domaine contraventionnel).
Pour lui,
ceci rend les sanctions en cas de tags
sur les biens privés peu dissuasives ?
Pour
autant, il assure que la Gendarmerie se
préoccupe beaucoup de cette question et
que des résultats probants sont espérés
pour bientôt. Un gendarme étant
spécialement mandaté sur le sujet.
Enfin,
sur la question de la mise à disposition
du véhicule banalisé de la Gendarmerie
(en l'occurrence une
Ford Focus) pour d'autres missions,.il
indique que ce n'est pas possible. ... ;
L'équipement embarqué est d'une valeur
de 600 000 F, il ne saurait être
question de le démonter.
Evelyne
Valot, adjointe au maire de Saint-Loup,
évoque la question des stupéfiants qui
lui semble constituer un problème
crucial dans la Ville.
Le
colonel Pierre Raffaitin et le capitaine
Jean-Pierre Dîgrégorio indiquent qu'une
surveillance normale est effectuée, que
quelques dossiers de consommation ont
été détectés, mais qu'ils n'ont pas
connaissance d'affaires importantes de
trafic de drogue sur Saint Loup.
Marie-Odile Hagemann, présidente de la
Communauté de Communes du Val de Semouse,
déclare sa totale solidarité à la Ville
de Saint Loup, au nom des autres élus de
la CCVS.
Elle
condamne les événements et assure
également de son soutien les habitants
et notamment les commerçants.
A ce
sujet, elle regrette que les moyens
financiers importants de l'Etat mis à
disposition, en particulier par l'ORACS,
pour améliorer l'attractivité des
commerces risquent de ne servir à rien
si les boutiques sont victimes de
dégradations.
Pour
Marie Odile Hagemann, la peur est sans
doute l'une des principales raisons de «
l'Omerta » ambiante.
Par
ailleurs, elle constate que la
délinquance est de plus en plus précoce
et qu'un irrespect global envers toute
forme d'autorité progresse dans la
société et sur le territoire.
C'est le
constat d'une faillite du système car le
22 juin dans la nuit, les délinquants se
sont attaqués symboliquement à l'un des
concepts de l'autorité : la police
municipale.
Elle
demande aussi que des peines sévères
soient prononcées à rencontre des
délinquants.
Michel
Raison, député de la Haute-Saône
présente d'abord ses excuses pour son
retard consécutif à sa présence aux
obsèques du maire de Saponcourt.
Sur le
fond, il se déclare également solidaire
des élus et de la population de
Saint-Loup.
Très
choqué par les attaques contre les
symboles de la République et contre les
biens et les personnes, il fait part de
son indignation face à la multiplication
des méfaits comme les incendies ou les
caillassages.
Ces actes
effectivement inacceptables doivent être
punis.
En accord
avec les partenaires, dès le lendemain
de l'incendie du garage municipal, il a
saisi du problème Nicolas Sarkosy,
ministre de l'Intérieur,
II rend,
à ce titre, hommage à l'action des
Pouvoirs Publics et déclare qu'il espère
également des résultats dans les
prochains jours.
Sur le
fond, en tant que représentant du
Législateur, il rappelle que tout texte
de loi est perfectible malgré toute
l'attention et la conviction donnée à
son élaboration.
La
Législation peut et doit ainsi évoluer
en cas de d'incohérences constatées ou
d'application difficile sur le terrain.
Il prend
pour exemple, déjà évoqué lors de la
réunion, de certaines directives de la
Loi Perben II sur l'exécution des peines
inférieures à un an.
Rappelant
que c'est aussi le rôle d'un député, il
appelle les partenaires à l'informer au
plus vite, des éventuelles problèmes,
relevant de la mise en oeuvre des
dispositions législatives.
Il
s'engage à les «évoquer» au plus niveau
en vue de modifications ultérieures.
Pour
conclure la réunion, Hervé Masure!
remercie les partenaires de leur
participation active.
Il résume
la teneur des débats, se félicité de
leur richesse, et annonce les décisions
qu'il entend prendre et les propositions
qu'il souhaite formuler.
Concernant la répression, il confirme
d'abord que, dans la continuité des
actions de sécurisation actuellement
conduites avec le renfort de la
Gendarmerie Mobile, une présence accrue
des forces sur la voie publique sera
maintenue, le temps nécessaire au
rétablissement durable de l'Ordre
Public.
Il
demande également aux Renseignements
Généraux d'amplifier leur action sur le
territoire en association avec la
Gendarmerie.
Parallèlement, il annonce que les
auteurs des récentes infractions seront
recherchés avec vigueur et feront
l'objet de sévères poursuites sous
l'autorité du Parquet.
Sur le
volet prévention, il propose au maire de
Saint Loup, qui l'accepte, un
renforcement notable de l'action sur la
commune, notamment en liaison avec les
nouvelles dispositions mises en place
par le Plan de Cohésion Sociale dit «
Plan Borloo».
Il
charge, le sous-préfet Jacques
Destouches d'organiser une réunion en
mairie sur ces problématiques avec
l'ensemble des partenaires concernés
(collectivités, associations,
travailleurs sociaux, Pouvoirs Publics,
représentants déjeunes et des
familles...) afin d'aboutir à la
signature prochaine d'un contrat.
Il
indique enfin que les partenaires
resteront en contact permanent et se
concerteront autant que nécessaire.
Une
nouvelle réunion sera programmée au
début du mois de septembre 2005 à la
fois pour établir le bilan de l'été et
pour proposer des nouvelles pistes
d'actions, le cas échéant.
La séance est levée à 19h30.
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