La Franche-Comté ayant
été cédée à la France par la Paix de
Nimègue, Louis XIV, s’appuyant sans doute
sur la décision des commissaires réunis à
Jonvelle en 1440, fit prendre possession de
la terre de Saint Loup le 17 mai 1679. Sous
un prince moins sage que le duc Léopold,
ç’eut été encore une source de guerre sur la
frontière. Mais ce digne souverain consentit
par le traité du 25 août 1704, à la réunion
de Saint Loup à la France.
Cependant, la mort de
Charles II, Roi d’Espagne, amena de nouveaux
orages. La plupart des souverains d’Europe,
celui d’Allemagne surtout, s’opposaient à
l’agrandissement de la Maison de France.
Saint Loup fut de nouveau mis en état de
défense. Louis XIV accorda un droit d’octroi
pour l’entretien des retranchements, par
lettres patentes qui donnèrent à ce bourg le
titre de "ville". On y envoya différentes
compagnies de troupe, avec un commandant,
pour y faire le service. Mais elles
s’acquittèrent de leur devoir avec tant de
négligence que les hussards autrichiens
vinrent, sans coup férir, enlever les
chevaux du marquis de Coublans, baron de
Saint Loup, dans les écuries du château, et
se permirent des excès envers les habitants.
Ceux-ci indignés de la mollesse de leurs
hôtes, en obtinrent l’éloignement, et se
mirent eux-mêmes sur la défensive avec une
énergie telle que l’ennemi n’osa plus
reparaître.
Après la guerre de
Bohème, Saint Loup devint encore un quartier
de cavalerie. Comme l’habitant était foulé
sans qu’il en résultât aucun avantage pour
la police, le duc de Randan, baron de Saint
Loup, depuis maréchal de Lorges, obtint que
la ville fût déchargée de ce fardeau, bien
persuadé qu’au besoin, les citoyens
défendraient leurs foyers et la frontière
avec plus de courage que les troupes qui n’y
avaient aucun intérêt. Ce fut au mois d’août
1741 que les dernières de ces troupes
sortirent de Saint-Loup.
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